Un roman qui pervertit

Hier soir, je me suis rendue sur Le Plateau-Mont-Royal pour acheter un radiateur déniché sur Marketplace. J’avais rendez-vous avec une certaine Emmanuelle, mais après avoir sonné, c’est un bel homme grisonnant qui m’a ouvert la porte. C’était son conjoint, et Emmanuelle, qui était également à la maison, s’est avérée, elle aussi, être plutôt jolie.

Sur le chemin du retour, toute contente de mon achat, savez-vous quelle pensée a traversé mon esprit ? Que j’aurais aimé qu’ils me proposent un trip à trois !

Et, cette idée, comme on dit en anglais, est completely out of character, parce que tous ceux qui me connaissent savent très bien que ce n’est pas du tout mon truc… mais si ce l’était ?

Par la suite, j’ai compris ce qui s’était passé. Je vous explique.

Il y a quelques semaines, à la bibliothèque, je suis tombée sur un livre qui s’appelle Odile l’été. En le prenant, je me suis dit : Ah, quel beau titre, avec mon prénom en plus, je vais l’emprunter. Ce que j’ai fait.

Chez moi, j’ai été surprise de constater qu’il s’agissait en fait d’un récit initiatique féministe et cru dans lequel deux amies d’enfance découvrent ensemble leur sexualité et se retrouvent dans des scénarios plus que louche avec plusieurs hommes à la fois. Le roman est explicite, au point où par moments je me dis que je ne devrais pas être en train de le lire.

Enfin.

Ce qui est intéressant, c’est que je n’aurais jamais emprunté ce livre si j’en avais connu la teneur, et puis aussi que… finalement… je suis plutôt voyeuse… et que, ben, dans le fond… peut-être que j’aimerais ça moi aussi baiser à plusieurs !

Ce qui explique pourquoi après être allée chercher un radiateur usagé chez un couple d’inconnus l’idée m’est venue de coucher avec eux.

C’est curieux, non, comment une simple lecture peut provoquer en nous certains fantasmes et peut-être même, finalement, nous faire découvrir notre vraie nature ?

À savoir si la Odile fictive a pris le dessus sur la vraie Odile, ça, c’est une autre histoire.

Pour le moment, la prochaine fois, c’est moi qui proposerai le trip en premier.