Le sandwich de l’amour

Les samedis et dimanche matin, quand mon chum et moi on se colle en se réveillant, son plus jeune vient parfois nous rejoindre et s’allonge à côté de lui.

Ils se racontent des blagues, parlent de tout et de rien, pendant que mon amoureux enlace son fils tendrement. Mon chum au milieu, son fils devant, moi derrière; un véritable sandwich de l’amour.

Ce sont des moments précieux dans lesquels je me sens à la fois gênée et touchée d’être témoin de leur intimité père-fils.

Mais qui est l’intrus ? Le fils dans notre couple ou moi dans leur famille ?

Parce que ce qui m’habite dans ces moments-là est la sensation d’être un imposteur, comme si j’occupais une place de mère qui ne me revient pas.

Dans le fond, ces séances de câlins matinales me rappellent que je ne sais pas encore où est ma place dans cette famille. Est-ce que je suis une mère, une blonde, une girafe qui se promène dans l’appartement sans trop savoir pourquoi ?

En plus, à ce stade-ci, je ne touche JAMAIS ses enfants.

Parfois, j’ai le goût de passer ma main dans les cheveux du plus jeune, ou montrer une autre marque d’affection, mais je sens que c’est un geste qui ne passerait pas.

C’est alors encore plus singulier de me retrouver dans un lit avec un père et un fils qui se font des câlins et de ne pas pouvoir participer. Je caresse mon chum, il caresse son fils, et ça finit là. Un véritable sandwich dans lequel les deux tranches de pain ne se touchent pas.

Que pensez-vous de cette dynamique ? L’avez-vous déjà vécue ?

Peut-être que si je participais à des trips à trois je comprendrais mieux cette notion d’intimité partagée, dans laquelle on est tour à tour participant et voyeur.

Enfin.

En terminant, j’en profite pour lancer des fleurs à mon chum qui est un amoureux et un père exceptionnel, qui a la capacité extraordinaire d’être présent et attentif aux besoins de tous en tout temps. Avec un ado, un enfant, une girafe et de nombreuses plantes à la maison, nous avons tous droit à du temps de qualité et à de la tendresse.

Merci mon beau, je t’aime.