Volupté
Avant d’arrêter mon blogue l’année dernière, j’ai accumulé de nombreux articles inachevés. Plusieurs d’entre eux ne sont plus d’actualité, mais les relire aujourd’hui me rappelle tout le chemin parcouru. Dans ce texte écrit il y a deux ans, je décris ma vie comme étant sèche et archi sèche. Quel bonheur de constater à quel point je me suis rapproché de ma volupté ! J’ai désormais un grand lit douillet, un emploi dans mon domaine et un chum affectueux. Il y a encore beaucoup à faire, mais il est important de souligner chaque victoire.
Voici l’article :
« J’en ai assez de ma vie de bonne sœur avec vœu de chasteté et vœu de pauvreté. Ma vie est sèche. Sèche sèche sèche. De vieux vêtements, un matelas trentenaire, des appareils dentaires désuets; il y a toujours quelque chose dans le chemin de ma volupté. Je veux m’abandonner à moi-même, me rouler dans le plaisir et la joie de vivre. J’en ai assez d’être stressée, tendue, contrôlante. Je veux être cool. Confiante. Relaxe. Bouger avec assurance et lenteur. Pas courir ma vie les fesses serrées du point A au point B. Ça me fâche et ça me fait de la peine de me voir aller et de ne pas être capable d’accueillir l’abondance et le plaisir dans ma vie.
Cette semaine, je me suis acheté deux oreillers en plumes d’oies que j’ai trouvé au bazar près de chez moi. J’ai dit au vendeur que j’avais hâte d’utiliser mes sexy pillows. Pour moi, un lit moelleux comme un nuage est central à ma vision d’une vie axée sur le plaisir des sens. Je m’imagine une réalité où la vie est douce et généreuse du matin au soir. Un travail satisfaisant dans lequel on n’a pas l’impression de travailler, un confort matériel, des vêtements à mon image, autant de nourriture qu’on le désire, des câlins, de la tendresse, des fous rires. De l’abondance, de la chaleur, de la créativité, des surprises, de l’espace, des désirs, des possibilités, du choix.
En contraste, aujourd’hui j’ai passé la journée à la pluie à être une Miss COVID, c’est-à-dire à désinfecter les bancs et les poubelles dans un parc dans le cadre d’un événement extérieur. Je ne voyais rien à cause de mon masque embué. J’avais froid, j’avais faim; mes capacités mentales étaient sous utilisées. C’était la souffrance telle que je la connais. Je suis Aurore l’enfant martyre et je ne sais pas comment devenir Cléopâtre. »
Bon. Vous me connaissez, je suis dramatique. Mais c’était vraiment comme ça que je me sentais: complètement prise au dépourvu, en état de survie, dans la souffrance totale. Aujourd’hui, je suis dans mon abondance à plusieurs niveaux, mais ce qu’il manque, c’est du sens et de la réalisation de soi. Oui, je me vautre davantage dans le plaisir, mais être une Cléopâtre n’est pas suffisant. Je veux être allumée par une mission, une vocation. Me sentir libre et fière de moi.
Des idées sur qui je pourrais devenir ?
Je veux être Odile, tout simplement.