Une vie dont vous n’êtes pas le héros
Une amie m’a partagé une vidéo fascinante sur la mission de l’âme en lien avec les 12 signes du Zodiaque (ex. Bélier). Selon cet astrologue, les personnes du même signe viennent s’incarner sur Terre pour apprendre une même leçon. Chaque âme doit réussir la mission qui lui a été confiée, au risque de revenir sur Terre et se réincarner à nouveau sous le même signe, jusqu’à ce que la leçon soit apprise.
Chacun des signes du Zodiaque correspond à une mission de l’âme. Par exemple, le Poisson doit apprendre à vivre sa spiritualité tout en étant connecté à son corps terrestre. Il y aurait donc 12 grandes leçons à apprendre sur Terre, et chaque âme devra toutes les passer, un signe et une incarnation à la fois. Une fois que l’âme aura vécu et réussi les 12 leçons, il sera libéré de son obligation de venir sur Terre et pourra passer à autre chose (les 12 travaux d’Astérix ?!).
Comment vous sentez-vous en lisant cela ? Moi, ça me fâche !
Vous ne trouvez pas que ça sonne étrangement comme un film de science-fiction, dans lequel tu es pogné dans une autre dimension et que tu ne peux pas t’en sortir ? Ou pire, comme un jeu vidéo diabolique dans lequel tu es pris au même niveau pendant des jours parce que tu n’as pas parfaitement exécuté toutes les épreuves ? (Tout d’un coup les jeux vidéo prennent une tournure spirituelle inattendue).
C’est pas cruel, cette idée de se faire téléporter sur une planète sans qu’on ai rien demandé, et qu’on soit forcé de jouer à un jeu au cœur duquel règne la souffrance humaine ? (Ma coloc dit que pour une âme, l’incarnation humaine est excitante, peu importe le type d’émotions qu’elle vit, car elle ne classifie pas les émotions comme agréable ou désagréable, comme nous nous le faisons.)
Pour moi, c’est surtout l’idée que l’on sera téléporté sur Terre le nombre de fois que ça prendra pour qu’on comprenne la leçon qui me dérange. Par analogie, dans mon temps, on pouvait doubler des années à l’école. Maintenant, les profs te notent sur ton effort. A+ pour ta belle attitude. Avec une étoile. Pourquoi la spiritualité est-elle si intransigeante ?
La réponse est que les humains aiment ça niveler vers le bas. On aime pas ça faire des efforts. Faut que ça soit facile. Moi qui suis hyper intransigeante avec moi-même et avec les autres, je me trouve dans une drôle de position. Je suis pour que les enfants doublent leur année scolaire, mais contre que notre âme se fasse recaler. Tsé, si ça fait 89 fois que tu viens faire la mission du Gémeaux et que tu la rate encore, je comprends qu’à un moment donné tu commences à manquer de volonté.
On peut tu juste vivre ? Faire de notre mieux, une fois, et passer à autre chose ? Y en a plein d’autres planètes, pourquoi est-ce si important d’avoir le diplôme de la planète Terre ?
En tout cas, une chose est sûre, ça me donne encore moins envie de faire des enfants. Mettre au monde un véhicule humain pour qu’une âme en prenne possession pour accomplir une mission ? Non merci. Je ne veux pas ça pour mon enfant.
Est-ce vraiment ça l’existence humaine ? Être des véhicules pour des âmes qui viennent nous utiliser pour faire avancer des missions qui ne nous concernent même pas ? Pendant que nous, ici-bas, on va juste crever tandis que l’âme va remonter en haut et raconter à ses amis comment ça s’est passé? Ça pas d’allure.
Bon, je vous l’accorde, je ne suis pas obligée d’adhérer à cette théorie. Je pourrais aussi accepter que les humains souffrent et meurent comme des rats sans raison. C’est une option. Je vais vous partager une citation bouddhiste que ma dernière invitée de podcast m’a partagée : « On peut soit souffrir pour souffrir ou souffrir pour cesser la souffrance ».
Alors, est-ce que je vais accepter la mission de mon âme et coopérer avec elle ? Vais-je faire de mon mieux pour briser le cycle infernal de l’existence humaine et l’aider à se libérer ?
Je sais pas. Pour ceux et celles qui me connaissent, vous savez que j’aime pas ça qu’on me dise quoi faire, surtout si je considère la tâche absurde.
Il semble que je n’aurai pas le choix d’accepter celle-ci.