Fidel Pompon
J’ai passé le Réveillon avec mon ami David. À chaque année, qu’il soit en couple ou non, il respecte notre tradition : ça c’est ce que j’appelle un ami fidèle. D’habitude, on aime aller dans un resto italien au centre-ville alors cette année on s’est commandé une pizza toute garnie de chez Connie’s. Avec le pompon de croûte au milieu, qui comme mon ami l’a si bien souligné, amène une touche de nostalgie. Saviez-vous que le pompon empêche les pizzas empilées d’être écrasées ? Gourmande idée.
Après avoir regardé une comédie romantique, David m’a fait découvrir la série Fleabag. Oh la la; que d’inconfort à regarder cette femme évoluer dans le monde ! Méchanceté, chantage, manipulation, crimes; son personnage et les autres sont tellement épouvantable que s’en est drôle. C’est ce que les gens appellent de l’humour noir. Mets-en !
Mais le plus triste dans tout ça est que quand tu regardes les méfaits de chacun, les personnages sont réalistes : Ah oui, j’ai une amie qui a déjà fait ça; Oh, ça me fait penser à mon cousin; ou bien; Ouch, je me reconnais dans cette scène. Ce qui est invraisemblable dans Fleabag est la saturation extrême de situations malaisantes; pas les gestes eux-mêmes.
Je me suis reconnue dans plusieurs situations, notamment dans celle avec la méchante belle-mère et le père qui ferme les yeux sur les abus. Je me suis également reconnue dans les scènes intimes dans lesquelles la protagoniste est complètement déconnectée de son partenaire.
Nos vies sont tragiques et risibles à la fois. Cette série est un miroir fidèle de nous-même. C’est pour ça qu’on rit en regardant cette série : parce que c’est pur, à peine exagéré.
Dans l’histoire avec le père et la belle-mère, voir une dynamique similaire à la mienne m’a fait sentir moins seule. Tu te dis qu’il doit y avoir des milliers de gens qui vivent la même chose que toi pour que quelqu’un décide de le montrer à l’écran.
C’est une conséquence positive de regarder des films et des séries : ça normalise. Ça normalise des affaires qui ne devraient pas être normalisé, genre la violence faite aux femmes et l’illusion de trouver son prince charmant; mais ça normalise aussi les familles malsaines, les handicaps, la marginalité, et toutes les autres affaires pas cool qui ont tendance à nous isoler des autres.
Bref. Joyeux Noël. Comment ne pas parler de dysfonction en ce temps des Fêtes ? Noël est LE meilleur moment pour rire de nos familles qui n’ont pas d’allure. Vaut mieux en rire qu’en pleurer !