Missionnaire
J’ai eu une conversation intéressante avec des amies hier soir. On discutait de plaisir sexuel féminin dans notre société patriarchale. On parlait de comment, on le sait bien, le plaisir masculin est priorisé dans les rapports sexuels hétérosexuels, malgré les efforts de sensibilisation et les prises de conscience des dernières années. Ce qui était particulièrement intéressant était d’observer comment la nature a privilégié le plaisir masculin quand elle a conçu le corps de l’homme et celui de la femme.
C’est ainsi que si l’homme n’a pas de plaisir, la procréation échoue, mais si la femme n’a pas de plaisir, la procréation a lieu quand même. L’acte sexuel qui assure la survie de l’espèce est celui qui est le moins jouissif pour la femme : pourquoi ? On pourrait penser que la valorisation du plaisir sexuel masculin est une construction sociale, mais on se rend compte que l’univers, ou le bon Dieu, peu importe comment vous voulez l’appeler, a privilégié l’homme avant même que le concept de patriarcat existe. Pourquoi est-ce que la nature, dans toute son impartialité, nous a conçu ainsi ?
Mon amie MC nous partageait qu’il semblerait que le clitoris des truies soit situé dans leur vagin. Pourquoi est-ce que les cochons et les truies ont des rapports sexuels égalitaires en terme de plaisir ?
Après ça peut-on vraiment en vouloir aux hommes de ne pas comprendre pourquoi les femmes éprouvent peu de plaisir avec une simple pénétration quand il s’agit de l’acte sexuel le plus naturel, le plus évident, celui pour lequel la nature nous a fabriqué ? C’est le corps de la femme qui fait défaut. Je sais que c’est controversé de dire ça et surtout contreproductif puisque nos corps sont faits ainsi, mais c’est la conclusion à laquelle je viens.
Existe-t-il une raison scientifique, une explication en terme d’évolution de l’espèce qui justifie cette inégalité ? Est-ce que ça sert les femmes de ne pas jouir quand elles veulent faire un enfant ?
En parallèle, je m’intéresse à la sexualité holistique, au Tantra, au concept d’énergie masculine et féminine; toutes des notions qui enseignent un équilibre et une égalité dans les rapports amoureux et sexuels. Mais nos corps suivent-ils la théorie ? Comment relier ces notions spirituelles à notre anatomie ?
Je suis mal à l’aise avec l’idée que le plaisir de l’homme soit essentiel et le seul qui aie de l’importance quand il s’agit de survie de l’espèce. Je ne sais pas trop quoi faire avec ça. On peut être féministe tant qu’on veut, la nature a fait son choix.