Right here, right now
J’ai commencé plusieurs articles de blog dans les derniers mois qui sont restés inachevés. Je les commence sous l’impulsion du moment, et plus tard, quand j’y reviens, le sujet ne m’intéresse plus; alors je les laisse ainsi. Cet article-ci est l’un d’entre eux.
Je me questionne sur les raisons pour lesquelles j’écris: est-ce dans le but de m’exprimer ou bien de partager ? L’énergie d’extérioriser n’est pas la même que celle de publier, et j’ai besoin des deux. J’aime laisser jaillir des mots et des idées, ce qui représente l’aspect artistique de l’écriture, et j’aime aussi le travail intellectuel qui s’en suit, qui consiste à donner de la cohérence à ce qui a été libéré.
Écrire mes articles de blog consiste en un processus bien différent de celui que j’utilise pour rédiger le À Propos de mes clients. Ici, j’écris sur tout et n’importe quoi comme ça me vient, et pour mes clients, je mets en mots ce que eux veulent exprimer. C’est un défi intellectuel qui s’apparente plus à la pensée design.
Dans les deux cas, l’écriture demande de la discipline. L’écrivain doit se donner un cadre pour produire, surtout s’il débute. Elisabeth Gilbert écrivait au moins 15 minutes chaque jour avant d’être publiée. Il n’y a pas de garantie de succès. On le fait par amour des mots, pour la satisfaction qui nous habite quand on fini un texte qui communique ce que l’on a sur le coeur ou dans la tête.
Je me sens coupable de ne pas terminer mes textes et de ne pas publier régulièrement. C’est comme si je me laissais tomber et que je vous laissais tomber. Moi plus que vous. D’un côté, c’est encourageant de constater que j’ai autant d’idées d’articles, et de l’autre, je me juge pour ne pas terminer le processus d’écriture.
Tout ça parle de la peur de l’imperfection. Qui me jugerait pour publier un article à peine retravaillé ? Un texte brut a autant de valeur qu’un texte peaufiné, en ce qu’il me permet de prendre ma place, telle que je suis. Je veux être une écrivaine à la fois rigoureuse et spontanée. Ça veut dire avoir la discipline de boucler la boucle de ses idées. Je m’engage donc, envers vous et envers moi-même, à terminer et publier mes articles inachevés, sans jugement.