Boy next door (suite)
C’est déjà mort. Pouf ! Comme un rêve, mon beau voisin sexy s’est volatilisé.
Après avoir cru que Facebook faisait défaut, et que ma note dans sa boîte à lettres s’était perdue, je n’ai pas le choix que d’accepter la vérité : je me suis fait ghoster ! Après mettre fait offert du sexe tous les soirs, je me retrouve devant rien.
Mon égo ne veut pas y croire. Il se dit, non pas moi, ça n’arrive qu’aux autres, et puis après, ça devient une expérience d’humilité et de détachement. Je suis juste une fille comme les autres, pas plus, pas moins.
Et puis l’étonnement, ben voyons, c’est la première fois que ça m’arrive! Et puis après, ben non Odile, ça t’arrive tout le temps, il y a TOUJOURS au moins une interaction bizarre et inexpliquée avec tous les gars que tu as aimés, datés ou fréquentés.
Des hommes qui répondent à tes invitations à se voir par des smiley faces; des hommes qui te disent qu’ils sont amoureux de toi après un mois; des hommes qui te disent qu’ils ne font pas confiance aux femmes et qui te demande si on peut baiser sans condom; des hommes qui te disent qu’ils ne sont pas intéressés par toi mais qui veulent passer un été entier seul avec toi à dormir dans la même van. Qu’est-ce qui se passe ?
Alors sachant tout ça, d’où vient le sentiment de surprise ? C’est comme si j’oubliais. Est-ce un mécanisme de défense afin de continuer à essayer et à espérer ? En écrivant ces mots, j’ai la triste réflexion que la majorité de mes interactions avec mon père ont été bizarre et inexpliquée. Alors bon.
Et puis, j’essaye de m’expliquer mon sentiment d’avoir perdu quelque en lien avec ma philosophie du rien à perdre. Je me suis imaginé un potentiel de relation avec ce type, mais nous n’avons rien bâti. Tout ce qui existe entre nous sont des regards désirants et une conversation de 15 minutes dans laquelle on s’est dit qu’on avait envie de coucher ensemble. C’est tout.
Je vais peut-être être capable de vivre cette expérience avec sagesse après tout : je n’avais rien à perdre, j’ai osé, et maintenant, la réaction de l’autre ne m’appartient pas. Ce n’est pas parce que j’ose que j’obtiens ce que je désire !