L’été 1920
Samedi dernier mon ami David et moi sommes allés se promener sur le bord de l’eau à Verdun. Il y avait beaucoup de monde : des familles, des groupes d’amis, des personnes seules. Les gens pêchaient, sautaient en bas du quai pour se rafraîchir, faisaient cuire de la viande sur leur barbecue.
Ça m’a fait penser aux histoires que ma grand-mère paternelle me racontait quand elle me parlait de sa jeunesse passée à Châteauguay. Elle allait à vélo chez sa cousine, cueillait des fraises, se baignait dans la rivière, aidait sa mère avec le jardinage.
Je me sentais nostalgique quand elle me partageait ces histoires même s’il s’agit d’une époque que je n’ai pas connue. En me promenant avec David, j’ai pensé, nous avons la chance cet été de vivre comme à cette époque révolue.
Une époque des plaisirs simples et des choix limités. Une époque où les jeunes se rassemblent à la rivière pour se baigner et socialiser. Une époque où l’on était en contact avec son corps, les autres, la terre, les éléments. Une époque groundée à des années-lumière de notre monde virtuel actuel.
Que ce fût rafraîchissant de voir tous ces gens interagirent en toute simplicité ! J’avais l’impression que nous étions retournés dans le temps. Après des semaines enfermé chez soi derrière un écran, j’ai vu l’ouverture et la chaleur sur les visages des jeunes gens. Nous avons même ri un instant avec une demoiselle qui avait cru voir en serpent derrière un buisson. Un moment tout simple, un échange fortuit, comme en voyage.
Est-ce que les gens pousseront l’audace jusqu’à échanger avec les groupes d’amis assis à quelques mètres d’eux ? Est-ce que des amitiés et des amourettes d’été se formeront grâce à cette proximité et cette convivialité retrouvées ? J’espère que oui.