La meilleure version de
Je n‘ai jamais été aussi productive qu’en ce moment. Le confinement est la meilleure chose qui pouvait m’arriver. C’est merveilleux même si je réalise que je fais partie des rares privilégiés qui carburent en cette période de crise.
Une amie m’a fait une confidence. Elle m’a dit qu’avant le confinement, elle avait une vision de la meilleure version d’elle-même : une femme qui cuisine, fais ses propres produits de beauté, écris un blog, démarre une entreprise, etc. Elle a toujours pensé que c’était le manque de temps qui l’empêchait d’atteindre cette vision. Maintenant qu’elle en a, elle s’aperçoit que la raison pour laquelle elle ne devient pas la meilleure version d’elle-même n’est pas le manque de temps, mais bien un autre facteur pour le moment inconnu.
Pour ma part, je suis devenue la meilleure version de moi-même : j’ai confronté mon père et j’ai enfin débuté mon podcast. J’ai même commencé à apprendre le portugais ! La meilleure version de moi-même dit ce qu’elle a à dire, apprend des langues et anime un podcast. C’est fait.
Ce qui est mystérieux, c’est que je n’ai pas plus ou moins de temps depuis le confinement, contrairement à mon amie; je suis en mode introspectif depuis janvier. Ma théorie est que c’est la première fois que je ne me sens pas coupable de ne pas essayer de me trouver du travail. Avant, au lieu de mettre toute mon énergie sur mes projets créatifs, j’allais perdre plusieurs heures par semaine à appliquer à des postes qui ne m’intéressent pas pour me donner bonne conscience. A présent, je n’ai plus la pression de me conformer : ce confinement est une grande période de libération.
Quelle sera ma stratégie pour le retour à la normale? La culpabilité n’est jamais bien loin. J’espère continuer à surfer cette vague créative avec confiance : ‘Do what you love and fuck the rest!’