Faire des bébés
Tout à l’heure, je parlais avec une amie qui a un jeune enfant. Elle m’a confié qu’après la pandémie, et si son entreprise survit, elle aimerait retomber enceinte. Je lui ai demandé si elle trouvait ça responsable de continuer à faire des bébés dans un monde apocalyptique. Elle a répondu qu’elle voulait avoir un deuxième enfant. Elle a aussi dit que ce n’était pas la première fois que l’humanité vivait une période tragique et que l’histoire a prouvé que les gens ont continué à procréer.
Ça m’a choqué parce que je ne trouve pas ce comportement responsable. C’est parce que les gens font exactement ce qu’ils veulent quand ils veulent que l’on se retrouve avec la réalité actuelle. Ça me fâche aussi d’un point de vue éthique. Je n’aborderai pas l’impact écologique d’avoir des enfants. On le connait. C’est plus l’inconscience remplie d’amour qui vient avec la procréation: en 2020, est-ce que l’on offre ou l’on impose la vie sur Terre à nos enfants ?
Personnellement, j’ai réalisé récemment que mon âme et mon corps veulent faire et aimer des enfants. Mais ma tête prend le dessus. C’est pour cela que la position de mon amie m’irrite : elle accepte sa part d’humanité irrationnelle tandis que moi je me bats contre elle. Je ne veux pas me laisser aller à mon élan d’amour. De quoi aura l’air la vie sur Terre en 2100 quand je serai morte et que mes enfants seront adultes ? Ce n’est pas correct, pour combler mon âme, de les mettre dans cette position.
Il y avait une chronique dans La Presse + il y a quelques jours; ça parlait du printemps qui était arrivé et que nous n’avons pas accueilli comme d’habitude. En le lisant, je me suis dit, c’est vrai, la vie est plus forte que tout. Le cycle des saisons ne se laissera jamais ébranlé par un virus (ou par l’humanité).